- tarière
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1 ♦ Techn. Grande vrille pour percer des trous dans le bois. ⇒ queue-de-cochon, taraud. Tarière de menuisier, de charron.♢ Instrument qui sert à faire des forages dans le sol. Tarière de mine.♢ Chir. Instrument en forme de vrille servant à percer des trous dans les os.2 ♦ (1835) Zool. Prolongement de l'abdomen, sorte de tube qui sert à la femelle de certains insectes (⇒ térébrant) à creuser des trous pour y déposer ses œufs. ⇒ ovipositeur.tarière terebellum ou térébellum [ terebelɔm ] n. m.• 1855 ; térébelle 1808; lat. terebellum, de terebra « tarière »♦ Zool. Mollusque (gastéropodes) vivant dans l'océan Indien et communément appelé tarière.Synonymes :tarièren. f.d1./d TECH Grande vrille de charpentier, servant à forer des trous dans le bois.|| Instrument servant à forer dans le sol des trous peu profonds (pour planter des piquets, couler des pieux en ciment, etc.).d2./d ENTOM Organe térébrant au moyen duquel certaines femelles d'insectes introduisent leurs oeufs dans le milieu le plus favorable à la croissance de leurs larves (bois, terre, corps d'autres insectes, etc.). Syn. oviscapte.⇒TARIÈRE, subst. fém.A. — 1. TECHNOLOGIEa) Outil servant à percer le bois, un matériau et dont la mèche est en forme de gouge, de cuiller ou de spirale. Tarière de charpentier, de menuisier. Dans le bas, ces quatre pieds [de la chaise], sont assemblés par quatre ou six traverses cylindriques, enfoncées par les bouts dans des trous creusés avec une tarière et chevillés (NOSBAN, Manuel menuisier, t. 2, 1857, p. 15). On achève le sabot (...). On l'entame au milieu avec une tarière, on le creuse avec la « cuillère » pour y ménager la place du pied, on le polit avec la « rase ». Labeur pénible. La tarière et la cuillère sont poussées de l'épaule et de la poitrine, debout, en pesant sur l'outil comme un bœuf sur le joug (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 216).b) Outil servant à forer le sol, les roches. Synon. sonde. Tarière rubanée; tarière à glaise. La sonde du tourbier (...) est une petite tarière que l'on enfonce en tournant (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 211). Pour le forage [du trou de mine], on utilisait autrefois la tarière à rotation continue, ou encore la barre à mine ou drague (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 240).2. CHIR. Instrument permettant de forer des trous dans les os. Chirurgie osseuse (...) Tarière du Prof. Ombredanne, forant un orifice de 6 millimètres (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 382).3. PALÉONT. Outil de petites dimensions du Paléolithique supérieur composé de lamelles épaisses, utilisé comme burin (d'apr. PERRAUD 1963).B. — 1. ENTOMOL. Oviscapte (v. ovi-2) en forme de pointe de certains Hyménoptères femelles, qui permet de percer l'orifice dans lequel ils déposent leurs œufs. Ayant surpris une de ces mouches au moment qu'elle venait d'insinuer sa tarière dans un bourgeon de chêne, il s'est assuré qu'elle portait dans son abdomen des œufs tout pareils à ceux qu'il a trouvés dans le bourgeon (J. ROSTAND, Genèse vie, 1943, p. 26).2. ZOOL., vieilli. Térébelle, mollusque gastéropode de l'océan Indien. Parmi les échantillons de ces deux embranchements [les mollusques et les zoophytes], je remarquai (...) des tarières (VERNE, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 28).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: tariere, dep. 1740: -rière. LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 302: tarrière. Étymol. et Hist. 1. Av. 1028 taredres « doloires » (Gl. fr. de Gerschom de Metz, éd. L. Brandin ds R. Ét. juives t. 43 1901, n° 101, p. 94); fin XIe s. tariedre « grande vrille » (RASCHI, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n° 983); 1180-90 pertuis de tarere [laisse en -ere] (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, IV, 798 in Elliott Monographs, XXXVII, p. 338), encore relevé sous la forme taraire, masc., au XVIe s. ds HUG.; 1216 fém. une tariere [: lumiere] (ANGIER, trad. Vie St Grégoire, 2509 ds T.-L.); XIIIe s. masc. .i. gros tariere (Jurés de St Ouen, fol. 291 r°, Arch. Seine-Inf. ds GDF. Compl.), relevé au masc. au XVIe s., HUG.; encore affecté du même genre par RICH. 1680; 2. 1752 « sorte de trépan servant à forer » (Trév.); 3. 1817 (CUVIER Règne animal t. 2, p. 431). L'a. fr. tarere est issu du b. lat. taratrum « tarière » (620-632, ISIDORE, Etym., lib. 19, c. 19,15 ds NIERM.; cf. VIIIe s. taradros, Gl. de Cassel, éd. P. Marchot, 142), d'orig. celt. (cf. a. irl. tarathar, a. cymrique tarater, cornique tardar, bret. tarazr, THURNEYSEN, p. 80). Tariere est issu de ce type rég., peut-être p. infl. du verbe a. fr. tarier « exciter, taquiner » XIIe s., dér. du rad. onomat. tar-, FEW t. 13, 1, p. 107 a; cf. tarabuster. La finale de (tar)ière s'est rencontrée avec le suff. -ière, fém. de -ier, de là, l'hésitation entre les deux genres aboutissant à une différenciation selon la taille de l'outil, formulée par FÉLIBIEN 1676, p. 748: ,,les ouvriers disent un gros tariere [...] une petite tariere``. Deux autres formes sont issues de tarere: la forme dissimilée tarele, fém. p. assim. au suff. fém. -ele, dont a été tiré un masc. tarel, v. taraud. Fréq. abs. littér.:34.
tarière [taʀjɛʀ] n. f.ÉTYM. V. 1212; tarrere, fin XIIe, n. m., devenu tarière sous l'infl. de l'anç. v. tarier « forcer », tarer « percer », d'un gallo-roman tarare remontant à la racine ter- « broyer », lat. terere, selon Guiraud (→ Tare, tarer), d'où « exciter, agacer »; lat. taratrum, d'orig. gauloise.❖1 Grande vrille pour percer (cit. 2) des trous dans le bois. ⇒ Amorçoir, queue-de-cochon, rouanne, taraud, vrille. || La tarière, outil de charpentier, de menuisier. — Instrument qui sert à faire des forages, des sondages dans le sol. ⇒ Sonde. || Tarière de mine.♦ Chir. Instrument en forme de vrille servant à percer des trous dans les os.♦ (1752). Vx. Trépan de forage.➪ tableau Noms d'outils.2 (1835). Zool. Prolongement de l'abdomen, sorte de tube qui sert à la femelle de certains insectes (⇒ Térébrant) à creuser des trous pour y déposer ses œufs. ⇒ Oviscapte.3 Vx. Térébelle.
Encyclopédie Universelle. 2012.